Comment définir des critères d'acceptation d'une User Story ?
Les critères d’acceptation sont des éléments essentiels dans le développement agile. Ils garantissent que les développements répondent aux attentes des parties prenantes et servent de guide pour l’équipe de développement. Dans cet article, nous allons explorer en profondeur comment définir efficacement ces critères pour améliorer la qualité de vos projets et assurer que la User Story est complète et testable.
Qu’est-ce qu’un critère d’acceptation ?
Un critère d’acceptation est une condition spécifique que le produit doit satisfaire pour que la User Story soit considérée comme terminée. Il décrit les exigences fonctionnelles et non fonctionnelles du point de vue de l’utilisateur, en fournissant une compréhension claire de ce qui est attendu. Ces critères servent de base pour les tests d’acceptation et garantissent que toutes les fonctionnalités sont vérifiées.
Pourquoi les critères d’acceptation sont-ils importants ?
- Clarté des exigences : Ils éliminent les ambiguïtés en détaillant les attentes précises.
- Alignement de l’équipe : Fournissent un cadre commun pour les développeurs, les testeurs et les parties prenantes.
- Facilitation des tests : Servent de base pour les tests d’acceptation et assurent que toutes les fonctionnalités sont vérifiées.
- Gestion des risques : Réduisent les risques de malentendus et de retouches coûteuses.
Étapes pour définir des critères d’acceptation efficaces
1. Comprendre les besoins du client
a. Communication approfondie
- Interviews individuelles : Rencontrez les parties prenantes pour comprendre leurs attentes spécifiques.
- Ateliers collaboratifs : Organisez des sessions de brainstorming pour recueillir des idées et clarifier les besoins.
- Questionnaires et sondages : Utilisez ces outils pour obtenir des informations quantitatives sur les préférences des utilisateurs.
b. Analyse des objectifs métier
- Alignement stratégique : Assurez-vous que les critères soutiennent les objectifs à long terme de l’entreprise.
- Identification des KPIs : Déterminez les indicateurs clés de performance qui mesureront le succès de la fonctionnalité.
c. Empathie utilisateur
- Personas : Créez des profils détaillés des utilisateurs types pour comprendre leurs motivations.
- Parcours utilisateur : Cartographiez les étapes que l’utilisateur suivra pour accomplir une tâche.
2. Utiliser un langage clair et précis
a. Simplicité du vocabulaire
- Éviter les ambiguïtés : Utilisez des termes univoques pour éviter les malentendus.
- Langage commun : Adoptez un vocabulaire accessible à tous les membres de l’équipe.
b. Structuration des phrases
- Formulation active : Préférez les phrases actives pour une clarté accrue.
- Longueur des phrases : Gardez les phrases courtes pour faciliter la compréhension.
c. Standardisation
- Modèles prédéfinis : Utilisez des templates pour maintenir la cohérence entre les critères.
- Glossaire : Maintenez une liste de termes et définitions pour référence.
3. Inclure différents scénarios
a. Scénarios positifs (cas nominaux)
- Fonctionnalité attendue : Décrivez ce qui se passe lorsque l’utilisateur suit le chemin prévu.
- Exemple : “Lorsqu’un utilisateur valide ses informations de paiement correctes, la transaction est approuvée.”
b. Scénarios négatifs (gestion des erreurs)
- Erreurs utilisateur : Anticipez les erreurs que l’utilisateur pourrait commettre.
- Défaillances système : Préparez des critères pour les situations où le système rencontre un problème.
c. Scénarios alternatifs
- Variations du flux : Considérez les différentes manières dont une tâche peut être accomplie.
- Conditions exceptionnelles : Intégrez des critères pour les cas rares mais possibles.
d. Utilisation de techniques comme le BDD
- Behavior Driven Development : Adoptez le BDD pour définir les comportements attendus en utilisant des exemples concrets.
4. Collaborer avec l’équipe
a. Réunions interdisciplinaires
- Ateliers de Raffinement : Dédiés à l’examen et à l’amélioration des User Stories et de leurs critères.
b. Implication des testeurs
- Qualité dès le début : Les testeurs peuvent apporter une perspective unique sur la testabilité des critères.
- Planification des tests : Facilitez la création de cas de test basés sur les critères d’acceptation.
c. Feedback continu
- Boucles de rétroaction : Encouragez les commentaires et les suggestions pour améliorer les critères.
- Documentation partagée : Utilisez des outils collaboratifs pour que chacun puisse accéder et modifier les critères.
5. S’assurer que les critères sont testables
a. Définition de la testabilité
- Objectivité : Les critères doivent permettre une vérification claire et sans ambiguïté.
- Mesurabilité : Intégrez des valeurs numériques lorsque c’est pertinent.
b. Utilisation de métriques claires
- Temps de réponse : “Le système doit répondre en moins de 2 secondes après la soumission du formulaire.”
- Taux de réussite : “Le système doit traiter avec succès 95% des transactions en première tentative.”
c. Validation préliminaire
- Prototypage : Créez des maquettes pour valider les critères avec les utilisateurs.
- Tests unitaires et d’intégration : Planifiez comment chaque critère sera testé techniquement.
d. Reformulation si nécessaire
- Clarté : Si un critère n’est pas clairement testable, retravaillez-le pour éliminer les zones d’ombre.
- Consultation : Impliquez les testeurs et les développeurs pour vérifier la testabilité des critères.
6. Adopter le format Given/When/Then
a. Structure du format
- Given (Étant donné) : Établissez le contexte initial ou l’état du système.
- When (Quand) : Décrivez l’action effectuée par l’utilisateur.
- Then (Alors) : Spécifiez le résultat attendu après l’action.
b. Avantages du format
- Clarté : Offre une structure logique facile à suivre.
- Cohérence : Permet une uniformité dans la rédaction des critères.
- Facilite l’automatisation des tests : Ce format est compatible avec des outils de test comme Cucumber.
c. Exemple appliqué
- Given : “Étant donné qu’un utilisateur est authentifié sur son compte.”
- When : “Quand il clique sur le bouton ‘Télécharger le rapport’.”
- Then : “Alors le système génère et télécharge le rapport en format PDF.”
7. Prioriser les critères
a. Classification
- Essentiels : Critères indispensables pour que la fonctionnalité soit utilisable.
- Secondaires : Améliorations ou ajouts qui augmentent la valeur mais ne sont pas critiques.
- Optionnels : Fonctionnalités supplémentaires qui peuvent être différées.
b. Gestion du temps et des ressources
- Planification : Allouez les ressources en fonction de la priorité des critères.
- Itérations : Intégrez les critères essentiels dans les premiers sprints.
8. Revoir et affiner régulièrement
a. Cycles de révision
- Sprints agiles : Profitez de chaque sprint pour revoir les critères en fonction des retours.
- Mises à jour : Adaptez les critères en cas de changement de scope ou de nouvelles informations.
b. Engagement des parties prenantes
- Validation : Faites approuver les critères mis à jour par les parties concernées.
- Transparence : Maintenez une communication ouverte sur les changements effectués.
9. Documenter les exclusions
a. Définir ce qui n’est pas inclus
- Clôture du scope : Précisez les fonctionnalités ou comportements qui ne sont pas couverts.
- Prévention des attentes excessives : Évitez les malentendus sur ce que la fonctionnalité ne fera pas.
b. Exemples d’exclusions
- Limites techniques : “La fonctionnalité ne supportera pas les navigateurs antérieurs à IE11.”
- Fonctionnalités futures : “L’intégration avec le système de paiement externe sera traitée dans une future User Story.”
Bonnes pratiques pour rédiger des critères d’acceptation
1. Utiliser le format Given/When/Then
a. Présentation du format
Le format Given/When/Then est une structure issue du Behavior Driven Development (BDD) qui aide à définir clairement les scénarios de test.
- Given (Étant donné) : Décrit le contexte initial ou les préconditions.
- When (Quand) : Spécifie l’action effectuée par l’utilisateur ou le système.
- Then (Alors) : Énonce le résultat attendu après l’action.
b. Avantages du format
- Clarté : Offre une structure narrative facile à comprendre.
- Précision : Réduit les ambiguïtés en détaillant chaque étape du scénario.
- Testabilité : Facilite la création de cas de test automatisés.
c. Conseils pour l’utilisation
- Un scénario par critère : Chaque critère doit couvrir un seul scénario pour éviter la confusion.
- Éviter les superlatifs : Évitez les termes comme “rapidement” ou “facilement” qui sont subjectifs.
- Inclure des données spécifiques : Utilisez des exemples concrets pour illustrer les conditions.
d. Exemple appliqué
- Given : “Étant donné qu’un utilisateur est connecté à son compte bancaire en ligne.”
- When : “Quand il demande un virement de 500 euros vers un bénéficiaire enregistré.”
- Then : “Alors le système doit confirmer la transaction et afficher le nouveau solde.”
2. Prioriser les critères
a. Importance de la priorisation
La priorisation permet de concentrer les efforts sur les aspects les plus critiques de la fonctionnalité, garantissant ainsi que les éléments essentiels sont livrés en premier.
b. Méthodes de priorisation
- MoSCoW : Classez les critères en Must have (Indispensable), Should have (Important), Could have (Optionnel), Won’t have (Non inclus).
- Valeur métier : Évaluez l’impact de chaque critère sur les objectifs stratégiques de l’entreprise.
- Risque : Considérez les risques associés à la non-implémentation d’un critère.
c. Conseils pour la mise en pratique
- Collaboration avec les parties prenantes : Impliquez les clients et les utilisateurs finaux dans le processus de priorisation.
- Transparence : Documentez les raisons de la priorisation pour référence future.
- Flexibilité : Soyez prêt à ajuster les priorités en fonction des changements de contexte ou de nouvelles informations.
3. Rédiger des critères SMART
a. Présentation du concept SMART
Les critères doivent être :
- Spécifiques : Clairs et précis.
- Mesurables : Évaluables quantitativement ou qualitativement.
- Atteignables : Réalistes compte tenu des ressources et des contraintes.
- Pertinents : Alignés sur les objectifs du projet.
- Temporels : Associés à une échéance ou une période spécifique.
b. Application des critères SMART
- Spécifique : “Le système doit envoyer un e-mail de confirmation après l’inscription.”
- Mesurable : “L’e-mail doit être envoyé dans les 5 minutes suivant l’inscription.”
- Atteignable : Assurez-vous que l’infrastructure supporte l’envoi d’e-mails automatisés.
- Pertinent : L’e-mail de confirmation renforce la confiance de l’utilisateur.
- Temporel : “Cette fonctionnalité doit être opérationnelle pour le lancement de la version bêta.”
En savoir plus : Objectifs et indicateurs SMART - Wikipédia
4. Utiliser un langage clair et compréhensible
a. Éviter le jargon technique
- Simplicité : Utilisez des termes que toutes les parties prenantes peuvent comprendre.
- Définitions : Si des termes techniques sont nécessaires, fournissez des explications ou des définitions.
b. Formulation positive
- Positif : “Le système doit permettre à l’utilisateur de réinitialiser son mot de passe.”
- Éviter les négations : Réduisez l’utilisation de phrases négatives qui peuvent prêter à confusion.
c. Consistance du vocabulaire
- Terminologie cohérente : Utilisez les mêmes termes pour les mêmes concepts tout au long du document.
- Glossaire : Créez un glossaire pour clarifier les termes spécifiques ou techniques.
5. Inclure des critères fonctionnels et non fonctionnels
a. Critères fonctionnels
- Définition : Portent sur les fonctionnalités et les comportements attendus du système.
- Exemple : “L’utilisateur doit pouvoir ajouter des articles à son panier d’achat.”
b. Critères non fonctionnels
- Définition : Concernent les attributs de qualité tels que la performance, la sécurité, l’ergonomie.
- Exemple : “Le temps de chargement de la page ne doit pas dépasser 2 secondes.”
c. Importance de l’équilibre
- Couverture complète : Assurez-vous que les critères non fonctionnels sont également pris en compte, car ils impactent l’expérience utilisateur.
6. Collaborer étroitement avec l’équipe
a. Impliquer les développeurs et les testeurs
- Feedback technique : Les développeurs peuvent identifier les contraintes techniques ou les opportunités d’amélioration.
- Testabilité : Les testeurs peuvent aider à formuler des critères qui sont facilement vérifiables.
b. Utiliser des outils collaboratifs
- Documentation partagée : Utilisez des plateformes comme Confluence ou Google Docs pour centraliser les informations.
- Mises à jour en temps réel : Facilitez les modifications et les commentaires en temps réel.
c. Rétroactions régulières
- Revues de sprint : Profitez des réunions régulières pour discuter des critères et des ajustements nécessaires.
- Adaptabilité : Soyez prêt à modifier les critères en fonction des retours de l’équipe.
7. Revoir et affiner régulièrement
a. Itérations constantes
- Cycle agile : Dans un environnement agile, les critères d’acceptation doivent être revus à chaque sprint.
- Évolution des besoins : Les besoins des clients peuvent changer, et les critères doivent refléter ces changements.
b. Validation avec les parties prenantes
- Alignement continu : Assurez-vous que les critères restent alignés avec les attentes des parties prenantes.
- Éviter les surprises : Une communication régulière prévient les malentendus en fin de projet.
c. Utiliser des revues par les pairs
- Qualité accrue : Les revues par les pairs peuvent identifier des zones d’amélioration ou des omissions.
- Partage des connaissances : Encourage le partage d’expertise au sein de l’équipe.
8. Documenter les exclusions et les contraintes
a. Clarifier ce qui n’est pas inclus
- Gestion des attentes : En précisant ce qui n’est pas couvert, vous évitez les déceptions futures.
- Focus sur l’essentiel : Aide l’équipe à se concentrer sur les fonctionnalités prioritaires.
b. Exemples d’exclusions
- Fonctionnalités non supportées : “La fonctionnalité ne sera pas disponible sur les appareils mobiles dans cette version.”
- Limites géographiques : “Le service sera uniquement disponible pour les utilisateurs en Europe.”
c. Identifier les contraintes
- Techniques : “Le système doit fonctionner avec la version 3.0 du framework XYZ.”
- Légales : “La collecte de données doit être conforme au RGPD.”
9. Assurer la testabilité des critères
a. Critères vérifiables
- Objectifs : Évitez les termes subjectifs comme “facile à utiliser”.
- Mesurables : Incluez des métriques pour évaluer la performance ou la qualité.
b. Planification des tests
- Cas de test associés : Chaque critère doit pouvoir être associé à un ou plusieurs cas de test.
- Automatisation : Facilitez l’automatisation des tests en rédigeant des critères clairs et structurés.
c. Exemples concrets
- Mesurable : “Le système doit supporter 1000 utilisateurs simultanés sans dégradation des performances.”
- Vérifiable : “Après l’envoi du formulaire, un message de confirmation doit apparaître en moins de 3 secondes.”
10. Utiliser des exemples et des scénarios
a. Illustrer les critères
- Cas pratiques : Fournissez des exemples pour clarifier les situations spécifiques.
- Variété des scénarios : Couvrez différents cas d’utilisation, y compris les exceptions.
b. Avantages des exemples
- Compréhension améliorée : Les exemples aident à visualiser comment la fonctionnalité doit fonctionner.
- Détection des lacunes : Permet d’identifier des situations non envisagées initialement.
11. Maintenir la cohérence avec la User Story
a. Alignement sur les objectifs
- Pertinence : Les critères doivent directement se rapporter à la User Story correspondante.
- Éviter les dérives : Ne pas inclure de critères qui sortent du scope de la User Story.
b. Traçabilité
- Lien direct : Chaque critère doit pouvoir être tracé jusqu’à une exigence ou un besoin spécifique.
- Documentation : Notez les références pour faciliter les vérifications ultérieures.
12. Former l’équipe sur les meilleures pratiques
a. Sessions de formation
- Ateliers internes : Organisez des formations pour partager les bonnes pratiques de rédaction.
- Invités externes : Faites intervenir des experts pour apporter de nouvelles perspectives.
b. Guides et ressources
- Documentation interne : Créez des guides de style ou des check-lists pour la rédaction des critères.
- Partage de connaissances : Encouragez l’équipe à partager des articles, des livres ou des ressources utiles.
Conclusion
Définir des critères d’acceptation clairs et précis est une étape cruciale dans le développement agile. En suivant ces étapes détaillées et en appliquant les bonnes pratiques, vous pouvez élaborer des critères qui servent de fondement solide pour le développement et le test de vos User Stories. Cette approche structurée facilite la collaboration, réduit les risques et assure que le produit final répond véritablement aux besoins des utilisateurs. Une attention particulière à ces détails peut faire la différence entre un projet réussi et un projet qui dépasse les délais ou le budget.
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FAQ
Qu'est-ce qu'un critère d'acceptation dans une User Story ?
Un critère d'acceptation est une condition spécifique que le produit doit satisfaire pour que la User Story soit considérée comme terminée. Il décrit les exigences du point de vue de l'utilisateur et sert de base pour les tests d'acceptation.
Pourquoi les critères d'acceptation sont-ils importants en développement agile ?
Ils sont essentiels pour éliminer les ambiguïtés, aligner l'équipe, faciliter les tests et réduire les risques de malentendus ou de retouches coûteuses.
Comment rédiger des critères d'acceptation clairs et testables ?
Utilisez un langage simple, évitez le jargon technique, adoptez le format Given/When/Then, et assurez-vous que chaque critère est spécifique, mesurable, atteignable, pertinent et temporel (SMART).
Qu'est-ce que le format Given/When/Then ?
C'est une structure issue du Behavior Driven Development (BDD) qui aide à définir clairement les scénarios de test en établissant le contexte initial (Given), l'action effectuée (When) et le résultat attendu (Then).